Historique des débuts à aujourd'hui


 

Le projet Bhavisya a débuté en 2009, à l’initiative de quelques personnes valaisannes intéressées au Népal et sensibilisées à la situation des jeunes issus de milieux défavorisés. Le groupe des fondateurs pouvait s’appuyer sur un réseau de collaborations crée par l’un de ses membres lors de ses nombreux voyages dans le pays et de quelques années de travail pour différentes ONG (Sentinelles, Planète enfants).

C’est ainsi que dès l’origine du projet, une collaboration formalisée a été établie avec une ONG Néaplaise connue depuis plusieurs années Prisoners Assistance Nepal (www.panepal.org) qui s’occupe d’enfants et d’adolescents dont les mères sont emprisonnées.


Le premier projet, expérimental, a débuté en décembre 2010, à Patan, avec 5 jeunes issus de PA Nepal. Il visait à proposer, organiser et financer un modèle de formation dual sur 3 ans (école le matin et formation professionnelle l'après-midi, 6 jours sur 7) dans le domaine de la bijouterie traditionnelle.
 
Rapidement, le modèle a convaincu et pris de l'ampleur avec des formations qui se sont développées dans plusieurs métiers de l'artisanat traditionnel (peinture / tankas, sculpture sur bois, poterie, textiles et nepali papercraft) avec nos partenaires "masters".

En parallèle, un partenariat a été signé avec le développement d’un centre d’accueil de jour "Satprayas" pour des enfants polyhandicapés dès 2013.

Depuis 2021, un orphelinat We for Change a été créé par Bhumika Raisali, qui a suivi la formation Bhavishya (de 2016-2018). Il accueille en 2024, 18 fillettes à Banepah.

Confrontés aux limites imposées dans les prises en charge d'enfants avec handicap (interdit au-delà de 18 ans), les comités de Bhavisya Suisse et de Bhavisya Nepal ont lancé un nouveau projet d'insertion. Grâce au soutien de la famille de feu Stephen O'Brien, un atelier "Stehen's workshop" a été construit en moins de 8 mois et inauguré officiellement en décembre 2023.  
 
Dernier-né des engagements de Bhavisya: pour garantir une part de financement local à tous ces projets, un nouveau programme d’achat de café vert est sur les rails. Une société a été créée sur place pour travailler avec des coopératives de producteurs. Deux filières sont en cours de mise en place. La première est exclusivement népalaise. La seconde passe par l'export avec une distribution prévue en Suisse d'un café vert estampillé "Bhavisya".

 

Carte du Nepal

Le point sur Bhavisya à Bhaktapur (janvier 2016)


Après une année d’ajustements, le projet s’est étendu à Bhaktapur, ville de 80'000 habitant avec l’ouverture de nouvelles formations dans les domaines de la peinture traditionnelle, du travail du bois, du tissu et du papier, puis de la poterie avec un total de 15 places de formation disponibles.

 

En 2013, le projet Bhavisya s’est élargi au soutien d’un centre de jour pour enfants avec handicap lourd d’une capacité d’accueil de 25 places. Bhavisya participe au coût de fonctionnement à hauteur d’un peu plus de 50%. 30% sont assumés par un groupe irlandais avec lequel nous travaillons en coordination. Le solde est pris en charge par les parents ou des sponsors népalais.

 

Durant l’été 2014, l’évaluation du projet a mis en évidence la nécessité de réajustements et de compléments d'activités :

 

  • si le modèle de formation dual en 3 ans convient bien pour des jeunes de 14- 15 ans en début de formation  et doit être maintenu, il est peu adapté à des jeunes de 17-18 ans ayant terminé leur scolarité obligatoire (souvent en échec) et désireux de trouver  un travail et un salaire
  • en conséquence il a été décidé de compléter l’offre Bhavisya par la mise sur pied d’une   formation pratique d’une année en atelier, avec quelques cours d’appui en anglais, népali et mathématiques organisés hors du cadre scolaire. Un salaire d’apprenti est versé par Bhavisya (40% d’un salaire normal)                
  • ces deux offres de formation sont  complétées par un programme de soutien à l’emploi   pour 10 à 15 personnes (en priorité des jeunes de 20 à 30 ans, de milieux défavorisés et sans travail) en partenariat avec des entreprises artisanales locales. En résumé, Bhavisya rembourse à l’employeur une partie du salaire de manière dégressive durant un an, en     moyenne 50%. C’est le principe de l’AIT, bien connu dans l’assurance chômage suisse.              
  • de même pour intéresser encore mieux les artisans avec lesquels nous collaborons à la    démarche de formation, il a été décidé d’ouvrir un shop artisanal Bhavisya à Bhaktapur, en coopérative avec les 4 artisans partenaires. Les bénéfices des ventes reviendront à Bhavisya.             
  • pour Satprayas le renforcement du soutien s’est concrétisé par la location et la décoration de locaux mieux adaptés, la mise en place d’un service de transport, ainsi que d’une supervision régulière du personnel par une physiothérapeute, une logopédiste et d’un médecin, tous népalais.

Tous ces projets de développement étaient en phase de lancement opérationnel en avril 2015 lorsque est survenu le tremblement de terre. Durant 2 mois les priorités ont été centrées sur les secours immédiats et la construction d’une quarantaine de logements provisoires en taule et bambou. Dès le début juillet cependant, les activités ordinaires (formation de base + centre de jour) ont pu être reprises et les nouveaux projets relancés.

 

Deux fois par année, un ou plusieurs membres du comité se rendent sur place pour évaluer la situation et proposer les développements et réajustements nécessaires. Un rapport de mission publié sur le site internet de Bhavisya est chaque fois établi et discuté en comité.

 

Sur place, Bhavisya travaille avec une coordinatrice népalaise employées de PA Nepal (administration et finances) et, depuis juillet 2015, deux coordinateurs domiciliés à Bhaktapur, chargés de la relation avec les entreprises et du développement du programme emploi.

 

Ils doivent établir mensuellement un rapport d’activités à transmettre en Suisse à Bhavisya, qui assure la supervision générale du projet.

Projets et soutiens de Bhavisya : le point (22-05-15/22h30 GMT)


A quelques jours du retour de notre coordinatrice Mélinda Parvex, on y voit un peu plus clair.

 

Les jeunes et les ateliers

 

Après réunion avec nos master et le coordinateur népalais permanent (lien PA Nepal), Niranjan, tout le monde va bien, du moins pour ce qui relève des questions de vie ou de mort.

 

Mais les ateliers devront encore rester fermés deux semaines encore, au minimum.Un délai qui dépendra encore de l'évolution des secousses. Sanu (textile et nepali papercraft) s'est montré un peu inquiet avec quelques fissures dans les murs de son atelier. Madhu (tankas) est "ok" et prêt à poursuivre. Les frères Shilpakar (bois) aussi alors que Ramesh (poterie), cruellement touché dans sa famille mais aussi sur le plan matériel, est prêt à remettre le pied à l'étrier.

L'objectif principal est de faire revenir les jeunes dans 10 jours à compter de maintenant, avec l'ouverture des écoles. Mais rien n'est certain.

Les jeunes sont tous prêts à revenir à cette date. Ce sera malheureusement après le départ de Mélinda Parvex. Niranjan a reçu mandat de dresser un  topo de la situation de chaque jeune. Il s'est engagé à le faire et à nous en faire part aussitôt.

 

Le projet de "Shop", déjà bien avancé avant les séismes est reporté, même s'il a le soutien de tous les master qui nous ont toutefois rejoints sur le principe de le reporter dans la mesure où son intérêt est lié à la reprise des allers et venues des touristes. 

Globalement, une véritable solidarité s'est tissée entre la majorité des partenaires de Bhavisya avec des possibilités d'emplois temporaires ou à long terme en gestation pour celles et ceux qui en auraient le plus besoin. Mais là encore, presque tous restent tributaires de la bonne reprise du commerce.

 

Satprayas (accueil de jour d'enfants avec handicap sévère)

 

Satprayash est fermé. Rajani attend la venue d'un ingénieur civil pour savoir si le bâtiment est dangereux ou non car les murs présentent quelques fissures. Elle est prête à ouvrir le centre rapidement.

Laxmi et Geeta sont ok. Un rapport de Geeta est attendu sur les jeunes. Il est vraisemblable que nous aurons à aider plusieurs familles. Un état des lieux et des moyens est dressé pour chaque demande d'aide. Comme pour nos connaissances directes, nous privilégions, cas échéant,  l'hébergement (avec des loyers pour lesquels le marché s'est tendu avec une obligation de verser trois à six mois d'avance).

 

Projection à moyen terme

 

Les besoins en travail, comme ceux, manifestes, pour la reconstruction, nous ont amener à développer des pistes de solutions, notamment avec Rabindra Puri (à la tête d'une fondation qui lui permet de former des dizaines de Népalais dans la construction traditionnelle. Ces contacts, déjà engagés bien avant les séismes sont solides et nous laissent entrevoir de nombreuses possibilités qui seront notamment poursuivies dès juillet lors de la mission de de Simon Darioli.

 

Aide d'urgence

 

Ravi continue encore la distribution d'aide (nourriture, eau,...) et avec des amis Tawainais commence à réfléchir pour construire des maisons en bambou ou petites maisons en pierre pour passer la saison des pluies.

Il a visité un village près de Bhaktapur, où une quinzaine de maisons ont été détruites. Il y a assez de bois et de pierre ou tôles dans les villages. Une partie peut être reconstruite de manière autonome. Trois familles nécessitent une aide. Compte tenu de la qualité des interventions menées jusqu'ici et de la fiabilité de Ravi, nous avons choisi de maintenir nos soutiens provenant essentiellement des dons de l'après séisme pour garantir la réalisation de ces maisons.

 

De nombreuses personnes et famille sont pu être aidées jusqu'ici grâce à ces dons versés depuis le 25 avril. Dans chaque situation, une évalua tion a permis d'établir avec sérieux la nécessité des aides. Ce qui se poursuivra par la suite.

 

Nous comptons encore clarifier l'éventail des interventions menées jusqu'ici, entre celles qui relèvent totalement des missions initiales dont Bhavisya s'est dotée et celles qui se sont rajoutées depuis les séismes. Vu le nombre de demandes individuelles que nous avons reçues, le comité a estimé indispensable de poser des règles strictes.  

 

       

Bhavisya après les séismes (13-05-2015)


Les séismes qui ont dévasté le Népal (7,8 sur l'échelle de Richter le 25 avril 2015 suivi de 102 répliques puis à nouveau une forte secousse à 7,4 le 12 mai 2015) ont profondément modifié le contexte sur tout le pays mais en particulier sur la plaine de Kathmandou dont Pathan, Bhaktapur (où nous concentrons nos activités de formation ainsi que de soutien à Satprayas pour des enfants à handicap sévère).

 

A l'heure actuelle, Mélinda Parvex, coordinatrice de Bhavisya est toujours sur place et son activité se destine en grande partie à l'aide d'urgence.

 

Réuni mardi soir (12 mai), le comité a pris les options suivantes :

 

Sur place

 

- priorité est donnée à l'acheminement des aides fondamentales, soit eau et nourriture (avec les groupes de jeunes népalais désormais organisés pour les apporter vers les familles qui en ont le plus besoin, notamment grâce à Ravi, de son nom Robby Chawal, ami de longue date qui s'est investi sans compter et qui, pour l'instant ne se consacre qu'à ces aides) jusqu'au terme du mandat de Mélinda Parvex à fin mai.

Les dons effectués après les tremblements de terre sont affectés à ce soutien direct ainsi qu'à une aide au relogement, notamment par les partenaires de Bhavisya et Satprayas ainsi que les familles dont les enfants sont concernés.

 

- en parallèle : le soutien à Satprayas (accueil de jour des enfants avec handicap) se poursuit (y compris aux collaborateurs, intervenants et familles des enfants accueillis). Le foyer de jour a pu rouvrir ses portes depuis le 8 mai. une façon aussi pour les Népalais de remettre un peu de vie dans le chaos mais aussi pour les familles de bénéficier d'un véritable coup de main pour qu'elles puissent elles aussi se consacrer à la remise en état de leurs logis ou à l'amélioration des gîtes ou tentes où elles sont hébergées.

 

- Pour Bhavisya (formation des jeunes) : mandat a été donné à notre coordinateur permanent sur place, Niranjan, de rencontrer tous les jeunes pour évaluer la suite de leur engagement dans la formation. Pour l'instant, les écoles n'ont pas pu rouvrir leurs portes. Un état des lieux complet pour déterminer à la fois les modalités et les échéances de leur retour dans le projet permettra de remettre les activités avec les master sur des rails.

 

- Les master (Sanu, Maddhu, Ramesh et les frères Shilpakar, ont diversement souffert des conséquences des séismes. C'est sans doute Ramesh qui a le plus subi en perdant son frère et sa soeur est toujours hospitalisée,. Son logement est inhabitable et son atelier a lui aussi été touché. Mélinda a déjà pu intervenir pour qu'avec sa famille, il soit relogé. ce qui est chose faite. Le comité a décidé de continuer à le soutenir pour qu'il puisse reprendre son travail mais aussi les jeunes qu'il forme.

 

- compte tenu du lien très direct entre la situation effective des master et le bon déroulement du programme de formation des jeunes, les coordina-trices/teur (Mélinda et Sunnita ainsi que Niranjan) gardent un contact permanent avec eux. On relèvera aussi - ce qui est en soi une véritable pierre blanche - qu'ils sont prêts à se montrer très solidaires entre eux (sans distinction de caste).

 

-Les demandes qui nous sont adressées en Suise pour la récupération de vêtements à destination du Népal seront réorientées vers les organismes qui s'en chargent habituellement (notamment Global Nepal Network Geneva est la principale association des Népalais de Suisse, une communauté qui compte environ 500 personnes, présidée par M. Sonam Lama). Pour l'heure, nous sommes toujours en recherche d'autres associations pour ce type d'acheminement.

 

-Le prochain voyage de membres du comité est prévu fin juillet. D'ici là nous ajusterons nos objectifs en fonction de la réalité du moment.

 

En Suisse

 

Bhavisya renforce son team à Bhaktapur avec Melinda


A compter du 2 mars 2014, l'équipe de Bhavisya s'étoffe en terres népalaises. Melinda Parvex, 27 ans, est mandatée par l'Association pour renforcer les partenaires locaux ainsi que toutes les activités liées à la formation en artisanat d'art destinées à des adolescents désaffiliés.

 

Elle aura également à charge de développer et superviser la collaboration avec Satprayash Nepal, association qui accueille des mineurs polyhandicapés à Bhaktapur.

 

Titulaire d'un Bachelor en lettres (UNI Lausanne) et d'un Master en Sciences sociales, orientation "Migration et citoyenneté" (UNI Neuchâtel), Melinda a travaillé dans l'enseignement, l'intégration et le secteur humanitaire. En 2011, elle a également séjourné durant trois mois au Sénégal pour son travail de mémoire.  

 

Elle est engagée pour une mission de 5 mois. 

 

 

Deux Népalaises assurent la coordination à Bhaktapur (mai 2013)


Depuis juin 2013, "Bhavisya" s'est attaché les services d'une nouvelle coordinatrice pour le suivi professionnel et la coordination avec les masters.

 

Shrada Prajpati épaulera Sunita et succède à Kabin qui a occupé ce poste dès le lancement de l'association. Après avoir largement contribué à l'implantation de Bhavisya, Kabin a choisi de se lancer dans un nouveau défi professionnel.


Shrada a d'ores et déjà pris ses fonctions tout en poursuivant sa formation de travailleuse sociale.

Contexte du projet "Bhavisya" (2013)


En octobre 2013, se sont tenues les deuxièmes élections de l’ère démocratique, « post-monarchie ». Celles-ci se sont déroulées dans un calme relatif.


L’échiquier politique est complètement chamboulé. Le parti maoïste, grand gagnant des élections de 2008 se retrouve en queue de classement, derrière ses opposants historiques, les partis du Congrès et l’United Marx-Lenin League (UML). Une nouvelle répartition des forces a vu le jour. L'assemblée constituante (groupe chargé d'élaborer une nouvelle constitution) est remise en question. En résumé, les très maigres avancées de ces dernières années sont annihilées par cette nouvelle redistribution des cartes.


Les Népalais n’y croient plus et en viennent à regretter la monarchie qu’ils avaient pourtant rejetée massivement cinq ans auparavant. Les trois partis dominants n’ayant pas de majorité absolue, il devient extrêmement difficile de gouverner. De plus, avec 105 partis représentés et une assemblée nationale composée de 603 membres, un consensus semble difficile à obtenir. La volonté de représenter l’ensemble des groupes ethniques et communautés est à souligner, même si elle semble être aujourd’hui, une entrave majeure à l’établissement d’une politique nationale pertinente tant les priorités et préoccupations des uns et des autres sont différentes.


Au niveau économique, la roupie continue de se dévaluer. Le tourisme bénéficie de l’afflux massif de Chinois et de Coréens qui dépensent sans compter pendant la période hivernale habituellement creuse au Népal. Une aubaine dans la vallée de Kathmandu où tout est aujourd’hui focalisé sur le tourisme, seule secteur de l’économie florissant. Pourtant, dans ce contexte politique fragile, tout peut s’écrouler d’un jour à l’autre, comme cela s’est déjà produit durant la guerre civile de 1996 à 2006.